Haya était paralysée, elle ne pouvait pas bouger, pourtant elle aurait aimé, mais elle n'en avait pas la force, elle avait peur, terriblement peur. Son cerveau avait beau lui commander de bouger, son corps n'en faisait rien. Cacher à genoux, recroqueviller sur elle-même, elle ne pouvait détacher ses beaux yeux de la scène qui se déroulait devant elle. Le combat était inégale, mais pourtant impressionnant, elle tremblait pour un seul des combattants : son père.

La journée avait pourtant commencé de façon ordinaire, sa mère avait été amenée la jeune fille à l'école et son père était venu la chercher à la fin de la journée. La petite famille avait décidé de manger à l'extérieur et d'aller au cinéma juste après. Tout aurait dû être parfait, Haya venait de fêter ses 14 ans il y a quelques semaines et le trio vivait un bonheur sans encombre. Ce soir-là, c'était les femmes de la famille Harvey qui avaient décidé du film au grand désarroi du père de famille qui avait dû regarder un film romantique. En sortant du cinéma, Oliver le père de famille, proposa de prendre un raccourci afin d'atteindre le plus rapidement possible le restaurant, mais Lin sa femme n'était pas rassurée.

Oli, on ne devrait pas passer dans cette ruelle, c’est sombre et pas très rassurant !

Mais non tout va bien, ne t’inquiète pas.

Même si elle n'était pas très rassurée Lin eu confiance en son mari et Haya ne s'opposa pas à la décision de son père. Plus tard elle le regretterait amèrement. Un groupe composé de sept hommes étaient également dans la rue, par réflexe Haya se rapprocha de ses parents. Mais le visage de son père n'avait pas changé d'expression, il avait l'air toujours en confiance. L'enfant surpris sa mère resserra ses mains autour du bras de son époux. Il lui sourit, il avait été militaire et avait confiance en ses réflexes et en ses capacités. Il murmura :

Ne te fais pas de soucis, ils ne sont que des gamins. Passe comme si de rien n'était.

Et c'est ce que fit la famille, mais l'un des jeunes hommes qui avaient l'air émécher regarda Lin et siffla :

Et les mecs regardaient moi ce p’tit lot !

Ouais, pas mal …

Oliver passa son bras, autour des épaules de sa femme et fit signe de continuer d'avancer. Il parcourut encore quelques mètres, mais à une intersection, il eu la surprise de revoir le groupe d'hommes, ou en tout cas une partie leur barrer la route. Il fit demi-tour et vu le reste de la bande derrière eux. Il leva ses mains devant lui et dit :

On ne cherche pas la bagarre, alors laissez nous tranquille !

Mais nous non plus on cherche pas la bagarre, on veux juste se taper ta femme !

L'expression d'Oliver changea du tout au tout, il n'avait jamais eu peur de se battre que se sois sur un champ de bataille ou dans la vie de tous les jours. Mais en règle général, perdre ne menaçait pas directement la vie de sa femme et de sa fille. Le combat s'engagea directement, Haya et sa mère était à l'arrière protéger par Oliver, qui réussit à ouvrir une brèche dans la défense des lignes ennemis :

Lin, emmène Haya ! Courrez !

Haya senti que sa mère lui attrapa durement le bras et l'entraînait avec elle dans sa course. Haya se retourna et cria :

Papa...

Lin se retourna à son tour, pour voir son époux en difficultés, elle ramassa une petite planche, poussa quelques affaires et dit à sa fille :

Reste cacher ici et n’en sors sous aucun prétexte, ton père et moi reviendrons te chercher. Nous t’aimons Haya.

Maman…

Mais Lin était déjà parti pour aider son époux, elle abattit la planche sur l'homme le plus près d'elle et si celui-ci eu l'air secouer, ça ne le sonna pas bien longtemps. Lin savait se battre elle avait appris les arts martiaux, mais elle se retrouva rapidement désarmée. Eloignée de son époux elle ne pouvait plus voir s'il était en position de faiblesse ou pas. Puis elle entendit un cri, puis des rires. Les hommes qui encerclaient son mari vinrent maintenant lui faire face, l'un d'entre eux tenait un couteau ensanglanté. Lin poussa un cri de stupeur, elle savait qu'elle ne pourrait pas faire face bien longtemps à ses assaillants. La seule chose qu'elle espérait maintenant était qu'ils ne trouvent pas sa petite fille. A aucun moment elle ne se doutait que de sa cachette Haya pouvait tout voir. Des larmes silencieuses coulèrent sur les joues de la fillette, qui vu sa mère tombait, ses assaillant riaient tandis que l'un d'entre eux se penchait pour l'embrasser. Celle-ci essayait de se débattre en vain, elle fut violée par tous les hommes présents qui riaient devant la douleur qu'ils provoquaient. Haya ne voyait pas distinctement le visage de sa mère, mais elle vue son père essayait de se lever, il perdait beaucoup de sang et ne réussissait pas à bouger. Sa mère fut passée à tabac Haya était certaine que jamais elle n'oublierait les cris de sa mère. Au bout d'un moment le groupe se dispersa, Haya attendit encore quelques minutes et sortie de sa cachette, elle se dirigea en courant vers son père.

Papa, papa…

Ce dernier ouvra les yeux faisant sursauter la petite fille, il y avait tellement de sang, elle
posa ses mains sur la blessure, mais cela ne servait à rien, il murmura :

Ta mère…

Puis il ferma les yeux, pour ne jamais les rouvrir, Haya se dirigea vers sa mère, elle avait tellement d’ecchymose sur son visage que si Haya n’avait pas été présente durant cet acte de barbarisme elle n’aurait pas reconnu sa mère. Quelqu’un posa sa main sur l’épaule de la jeune fille qui se mit à hurler.

Un coup d'éclair réveilla en sursaut Haya, cela faisait 15 ans que ses parents étaient morts. Quinze ans que presque tous les soirs elle faisait des cauchemars. Sa mère avait mis trois heures à l'hôpital avant de mourir, trois heures à appeler son mari et à le supplier de le prendre soin de leur petite fille. Elle se leva certaine que de toute façon elle ne pourrait pas se rendormir, aujourd'hui son entrainement en tant que Monican touchait à sa fin et à chaque fois qu'elle faisait ce cauchemar, cela l'a réconforté dans sa décision, le gouvernement ne pouvait plus rien pour elle et cela depuis longtemps.